Les Lakers affrontent les Utah Jazz en demi-finale de Conférence. La franchise californienne veut rapidement conclure pour affirmer son unique ambition: décrocher le titre. Ce serait là un couronnement collectif après le sacre individuel de Kobe Bryant enfin désigné MVP de la saison.

Son ami intime, le pivot français Ronny Turiaf, vit tous ces événements de l’intérieur et avec intensité. Auteur à titre personnel d’une saison régulière “utile” selon ses propres termes (6,6 points et 4 rebonds de moyenne), le solide Antillais, malade au début de la phase finale, est moins sollicité durant ces play-offs. Cela lui permet de prendre davantage de temps pour décrire avec sa verve habituelle l’ambiance qui règne chez les Lakers.

AP: Votre avis sur ce trophée de MVP enfin remis à votre ami Kobe Bryant après une longue attente de 11 ans?

Ronny Turiaf: “C’est de la logique pure. Kobe est le meilleur joueur de l’une des meilleures équipes de l’Ouest qui, à mon avis, reste la plus difficile Conférence. Donc, pour moi, il n’y avait pas photo. Vous savez, même s’il s’agit de mon pote, je peux affirmer que Bryant est un sacré compétiteur. Même quand il s’est blessé à un doigt en fin de saison régulière, il n’a rien lâché malgré la douleur. Tous les jours, il se donne à fond et, même quand Kobe souhaitait partir en début de saison, la situation était identique. L’ambiance n’en a donc pas souffert. On lui a simplement dit: ‘Fais ce que tu as à faire et nous ferons notre part du boulot’.”

AP: Cet épisode explique-t-il son changement d’état d’esprit, plus collectif?

R.T.: “Sûrement. Cette saison, Kobe fait davantage confiance à ses équipiers car il a aussi compris que cela facilitait son boulot. En se reposant un peu plus sur nous, cela lui ouvre des espaces. Et, dans ce cas, vous savez ce qui arrive (rires)… Son évolution est intéressante.

AP: A vos yeux, cela fait-il des Lakers une équipe désormais assez solide pour viser le titre?

R.T.: “Il est clair qu’on a une cible dans le dos. Mais cela ne change pas notre état d’esprit, c’est même encore plus motivant! En play-off, on sent bien sûr qu’il y a davantage d’intensité à chaque match mais, heureusement, nous formons un groupe qui ne stresse pas. On travaille dur et arrivera en fin de saison ce qui doit arriver.”

AP: A titre plus personnel, étant en fin de contrat voyez-vous toujours votre avenir à Los Angeles?

R.T.: “Pour l’instant, on ne discute de rien. Le règlement n’autorise les négociations qu’à partir du 1er juillet. Je pense que les Lakers souhaitent me garder mais on verra. On sait comment les choses se passent dans cette Ligue, c’est avant tout un business. Je me plais ici et, pour moi, la qualité des relations humaines a toujours été importante. Je n’ai pas envie de tout recommencer à zéro ailleurs. Mais, s’il le faut, j’espère que j’intéresse d’autres franchises.”