Les Spurs champions !
San Antonio n’aura pas attendu un match de plus pour remporter son 4e titre de la décennie. D’un coup de balai, les Spurs sont venus à bout de bien tristes Cavaliers la nuit dernière (82-83) avec un Tony Parker élu MVP.
Par Cédric Callier
Cleveland – San Antonio : 82-83
Pour la 7e fois de l’histoire, des Finales NBA s’achèvent par un sweep. Un scénario cruel pour les perdants, mais qui reflète bien toute l’impuissance d’une formation de Cleveland en panne d’efficacité offensive et manquant cruellement d’expérience dans les moments décisifs. Auteur d’un double-double (24 points et 10 passes décisives), mais le tout éclipsé par une réussite au tir catastrophique (10/30, dont 2/7 à trois points), LeBron James ne sera pas parvenu à guider les siens vers un improbable succès, face à une armada des Spurs impressionnante de réalisme. Car cette nuit, dans une Quicken Loans Arena bondée et qui voulait croire à un sursis pour ses ouailles, San Antonio n’a pas accompli un grand match offensivement, loin de là. Mais les hommes de Gregg Popovich se sont reposés une nouvelle fois sur leur défense, notamment lors d’un 2e quart-temps qu’ils bouclaient à double-tour (14 points concédés seulement). Et en fin de match, quand il s’est agi de conclure, ils n’ont pas tremblé, l’écart final d’une longueur s’avérant plutôt flatteur pour des Cavaliers jamais en mesure de s’imposer…
Si ce n’était lors d’un premier quart où sans un grand Tony Parker, San Antonio aurait pu accuser un retard bien plus conséquent que ce 20-19 venant sanctionner ces 12 minutes initiales. En effet, le tandem Gibson-James, auteur de 11 points à eux deux, posait de sérieux problèmes aux Texans et il fallait attendre le deuxième quart pour voir les visiteurs prendre la mesure de leurs hôtes. Ainsi, pendant quasiment 4 minutes, les Cavaliers n’allaient pas trouver le chemin du panier adverse, encaissant un 9-0 aux allures funestes (25-30, 18e). Si bien qu’à la pause, San Antonio semblait sûr de son fait après avoir contenu la tentative de révolte des hommes de Mike Brown (34-39). Une assurance renforcée par un troisième acte tout à leur avantage, où la barrière des 10 points d’avance était franchie à diverses reprises, Gibson sauvant juste les meubles d’un tir primé (52-60). La messe était-elle dite ? Pas tout à fait, car Cleveland refusait de mourir de la sorte. Pendant près de six minutes, c’était alors au tour des Texans de vivre une terrible disette offensive et les Cavs repassaient devant (63-60, 42e). Mais pas pour longtemps, Ginobili inscrivant un 3 points très précieux pour les siens (66-69, 44e). Oberto enchaînait avec 5 points d’affilée pour le moins inattendu et Cleveland rendait la main (66-74, 46e). Pour le suspense, James plantait bien deux banderilles primées (79-81, 48e), mais Ginobili ne ratait rien sur la ligne des lancers-francs et assurait le succès des siens (82-83). De même qu’un 4e titre en moins de dix ans pour des Spurs qui aiment décidément les années impaires.
L’homme du match :
3 petits points. 3 malheureux lancers-francs réussis dans les derniers instants de la rencontre et puis basta ! Dire que Manu Ginobili avait été aussi transparent que finalement décisif dans le Game 3 n’avait rien d’usurpé. Et connaissant l’orgueil de l’Argentin, il paraissait évident qu’il ne pouvait rester bien longtemps sur un tel sentiment d’échec… personnel. Ainsi, comme à chaque fois quasiment depuis le début de ces Finales, c’est le Gaucho qui prenait les rênes de sa formation dans les dernières minutes, pour inscrire 8 points en une minute (pour un total de 27 à 8/19 au tir) et avorter la tentative de retour des Cavs.
La stat :
38,1% de réussite au tir pour Cleveland. 10/30 pour LeBron James (24 points et 10 passes décisives), incapable de régler la mire et de mener son équipe vers une victoire pour l’honneur dans ces Finales. Une nouvelle fois, les Cavaliers se seront heurtés à un mur en défense. Sans un tir primé à la dernière seconde de Damon Jones, ils seraient même restés pour la 3e fois en quatre rencontres sous la barre symbolique des 80 points, symbole de leur impuissance à percer le coffre-fort texan. Pourtant, rayon réussite au shoot, San Antonio n’a pas été transcendant non plus (42,6%), en particulier dans l’exercice des lancers-francs (20/34, dont 4/10 pour le seul Tim Duncan). Mais dans le money-time, les Spurs ont pu compter sur Manu Ginobili…
La nuit de Tony Parker :
TP taille MVP ! Pour la première fois de son histoire, la NBA a nommé MVP des Finales un joueur européen, et ce n’est que justice au vu des prestations du Tricolore lors de ces quatre matches. Avec 24,5 points de moyenne, Parker termine en effet meilleur marqueur des siens et cette nuit, c’est lui qui a mis son équipe sur la bonne voie en scorant 10 de ses 24 points dans le premier quart, pour permettre aux Spurs de résister à la pression des Cavs. Mieux, le Frenchy récidivait dans le 3e acte avec 9 points supplémentaires, dont un tir primé et un lay-up primordiaux. Seule finalement l’ultime période aura échappé au meneur au désormais trois bagues de champion, avec un zéro pointé. Mais pas de quoi gâcher la fête de TP, qui s’ancre un peu plus dans la grande Histoire de la NBA.
Le résultat de la nuit :
Cleveland – San Antonio 82-83 (San Antonio remporte la finale 4-0)