Souvent croisée lors des préparations estivales, l’Australie a régulièrement donné du fil à retordre à l’Equipe de France. La cuvée 2016 s’annonçait encore plus problématique à gérer. Les champions d’Océanie alignent sans doute la meilleure équipe de leur histoire et caressent le rêve de monter pour la première fois sur un podium olympique. Le cinq majeur qui se présente sur le parquet de la Carioca 1 Arena est ainsi estampillé 100% NBA et va rapidement poser sa marque sur le début de rencontre. Le coach Andrej Lemanis a opté pour décharger Patrick Mills de la conduite du jeu et pour l’utiliser comme arrière scoreur. Une option payante, le remplaçant de Tony Parker aux Spurs étant un exceptionnel scoreur de série. Bien aidé par le surpuissant Aron Baynes, qui bouscule Rudy Gobert, Mills imprime le rythme qui manque cruellement aux Bleus. Ceux-ci semblent empruntés et multiplient les pertes de balle sur des situations a priori sans danger.
La sanction est immédiate et malgré les efforts de Boris Diaw l’écart va monter à +15 au cœur du deuxième quart-temps dans le sillage d’Andrew Bogut, blessé lors des NBA Finals et longtemps incertain, qui fait apprécier son sens du placement. L’Equipe de France est au fond du trou mais va être relancé par son leader. Eloigné du groupe depuis la fin du TQO pour assister à la naissance de son second fils, Tony Parker dans un des festivals offensifs qui a construit sa légende depuis 15 ans. En un peu plus de 6 minutes il se fend de 16 points (sur les 17 de son équipe) et conclut d’un tir extérieur, juste avant la pause, un 14-2 qui relance totalement les débats. Moins visible mais tout aussi déterminant lors de cette série, Rudy Gobert a verrouillé sa raquette et pointe à 7 rebonds et 3 contres au moment de rejoindre les vestiaires.
Mais lorsque l’adresse de Parker fait une pause, l’Australie reprend le large. Depuis le poste haut, Bogut, passeur redoutable pour un grand, digne héritier de Vlade Divac, dirige les opérations. Les coupes dans le dos de la défense de la part des arrières australiens et un système pour libérer Bogut au alley-oop s’enchaînent sans que les Bleus parviennent à s’adapter. Vincent Collet décide alors de jouer plus petit en utilisant Kim Tillie au pivot. Mais les insuffisances défensives entrevues à Cordoba n’ont pas comme par hasard disparu en débarquant au Brésil.
Le choc attendu va même tourner à la démonstration au début du quatrième quart-temps avec une série de backdoor d’école. On flirte avec les 20 points d’écart (48-67) et Bogut règne sur les débats. Les dernières minutes sont désormais anecdotiques pour le score mais doivent avant tout servir à retrouver un semblant de rythme autour de l’impeccable Mickaël Gélabale et préparer la rencontre de lundi contre la Chine. Car la France ne doit désormais plus se tromper d’objectif. C’est la course à la qualification qui, seule, doit l’animer.
FFBB