MONDIAL DE BASKET – TURQUIE 2010 : UN EXPLOIT,UN VRAI !

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98366_FRANCE_BATUM_ESPAGNE_280810.jpgL’Equipe de France s’est offert le scalp du champion du Monde et d’Europe en titre, l’Espagne. DistancĂ©s d’entrĂ©e de jeu, les Bleus n’ont jamais baissĂ© les bras et sont parvenus Ă  retourner la situation pour s’offrir une victoire d’une importance capitale dans la course Ă  la qualification pour les huitiĂšmes de finale. Photo 1 : Nicolas Batum s’envole – Photo JF MolliĂšre/FFBB
Photo 2 : Andrew Albicy dĂ©borde Ricky Rubio – Photo JF MolliĂšre/FFBB

Premier quart-temps
Il y a un an Ă  Katowice, la France avait rapidement explosĂ© lors du quart de finale de l’Euro. AprĂšs dix minutes, elle comptait dĂ©jĂ  10 points de retard puis 15 Ă  la pause. Dans un style moins flamboyant, l’Espagne a trĂšs vite creusĂ© l’écart lors de cette revanche version Mondial. Profitant de l’incapacitĂ© française Ă  trouver le chemin du cercle et une fĂącheuse tendance Ă  perdre des ballons en pagaille les champions en titre s’éloignent implacablement au tableau d’affichage. Leur domination au rebond, offensif notamment, compense leur maladresse. Les deux Ă©quipes voyagent Ă  33% de rĂ©ussite aux tirs mais l’Espagne a su s’offrir des secondes chances et capitaliser aux lancers-francs, renvoyant Ă©galement Nicolas Batum sur le banc avec deux fautes (9-18).

DeuxiĂšme quart-temps
L’embellie tricolore. On craint un instant l’effondrement total lorsque Alex Mumbru fait mouche Ă  trois-points (11-23) mais c’est en fait le contraire qui se produit, avec comme dĂ©tonateur Andrew Albicy. AprĂšs un court passage sur le banc oĂč le dernier MVP de l’Euro 20 ans et moins rĂ©vise vitesse grand V les systĂšmes de jeu, Albicy fluidifie enfin une attaque tricolore plus que poussive. Le ballon circule plus vite, les dĂ©marquages sont plus tranchants et la finition s’en retrouve grandement simplifiĂ©e. MickaĂ«l GĂ©labale fait office de finisseur, Ali TraorĂ© l’imite, Nicolas Batum Ă©crase un dunk tonitruant et enfin Albicy dĂ©chire le filet Ă  6,25 m = 16-3 en six minutes. Il faut un coup de sifflet gĂ©nĂ©reux sur un drive de Rudy Fernandez pour que les Espagnols rentrent aux vestiaires en tĂȘte (27-28).

TroisiĂšme quart-temps
Encore une fois, comme en tout dĂ©but de rencontre, la France va rester muette de longues minutes. En face le duo Marc Gasol-Juan Carlos Navarro prend les choses en main. Les deux compĂšres vont inscrire 13 des 16 points de leur Ă©quipe dans le quart-temps. Une alternance intĂ©rieur-extĂ©rieur qui fait souffrir les Bleus qui encaissent un 7-0. Mais encore une fois, Albicy relance la machine d’un panier primĂ©. Puis Alain Koffi sort de sa boĂźte. L’intĂ©rieur du Mans n’est pas parvenu Ă  s’imposer en ACB cette saison mais dĂ©montre que ses employeurs auraient peut-ĂȘtre dĂ» lui offrir un peu plus de temps de jeu. Bien servi, il frappe Ă  mi-distance ou de prĂšs et quand Nicolas Batum rĂšgle la mire dans le coin, au buzzer, la France est plus que jamais dans la course (43-44).

QuatriĂšme quart-temps
Et Ă  force de rĂ©sister, les troupes de Vincent Collet sont parvenues Ă  semer le doute dans les esprits adverses. Si sĂ»rs de sa force, le banc ibĂ©rique commence Ă  perdre de sa superbe. La France a su relever le dĂ©fi physique et a trouvĂ© sur son banc les joueurs capables de la relancer dans les moments difficiles. C’est le cas de MickaĂ«l GĂ©labale. L’ancien madrilĂšne n’a pas forcĂ©ment brillĂ© en prĂ©paration mais samedi soir, Ă  Izmir, il est parfaitement dans le rythme. Son tir extĂ©rieur est d’une prĂ©cision redoutable et laissĂ© souvent seul par ses vis-Ă -vis, il sanctionne sans relĂąche ces oublis. A trois minutes du buzzer le match n’a pas trouvĂ© son vainqueur (53-53) et c’est Nicolas Batum qui va faire pencher la balance. En agressant le cercle tout d’abord puis en rĂ©ussissant un nouveau tir primĂ©. Cette fois les Espagnols ont compris que leur quĂȘte du doublĂ© ne dĂ©butera pas en fanfare. Une technique Ă  Rudy Fernandez permet aux Bleus de creuser l’Ă©cart. C’est aux lancers-francs que la France va aller valider sa victoire et dans ce domaine, Andrew Albicy ne tremble pas, confirmant son statut d’homme du match.

Par Julien Guérineau, à Izmir

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