Qualification Euro 09 – 6ème Journée : Un beau gâchis !

Malgré un Tony Parker exceptionnel, l’équipe de France s’est inclinée (78-80) face à la Turquie et rate le train pour l’Euro 2009. Les Bleus devront passer par un ultime tournoi de repêchage pour rallier la Pologne.

par Guillaume Loisy, le 20-09-2008

Le basket se joue à peu de choses. Pour n’avoir pas su gérer la fin d’un quart de finale d’Euro pourtant bien en mains face à la Russie (71-75) et avoir lamentablement échoué dans les matches de classement qui s’en suivirent en 2007, la France était contrainte de disputer un tournoi de rattrapage pour pouvoir participer à la prochaine édition du Championnat d’Europe, l’an prochain en Pologne. Avec Tony Parker, finalement présent pour sauver la mère patrie, les Bleus jouaient leur qualification face à la Turquie ce samedi à Limoges après un parcours mi-figue mi-raisin (3 victoires pour 2 défaites) compte tenu du formidable potentiel tricolore. Une victoire et l’affaire était dans le sac. Une défaite et il fallait alors sortir la calculette pour savoir si les hommes de Michel Gomez termineraient bien parmi les meilleurs deuxièmes. Battus sur le fil par les Turcs (78-80), les Bleus devront finalement attendre près d’un an pour tenter de décrocher leur billet face à de redoutables adversaires dont l’Italie.

Diawara au bon moment

Pour ce match décisif, les Bleus pouvaient compter sur le soutien des 6000 spectateurs d’une salle Beaublanc surchauffée. Mais comment les Turcs, assurés de terminer premiers et déjà qualifiés, allaient-ils aborder ce match ? Le cinq majeur, inchangé hormis l’absence d’Hedo Turkoglu, libéré de ses obligations, donnait quelques indications. Le score serré après cinq minutes (7-7) également. Mais Tony Parker sortait une nouvelle fois son costume de mini bulldozer pour percer la défense turque. Le Spur marquait 8 points et délivrait 2 offrandes précieuses pour Diawara et Gradit qui faisaient mouche à trois points. Les Bleus menaient de 5 points à l’issue du premier quart-temps (20-15). Tunçerise chargeait de stopper la série derrière l’arc (20-18) mais Diawara lui répondait du tac au tac (23-18). Le futur Heat sortait enfin un gros match, TP poursuivait son festival (10 points déjà) et la France creusait l’écart (29-20). Hersek calmait Beaublanc à trois points (29-23) et la défense de zone turque faisait son effet. Les Bleus encaissaient un 8-0 (29-28). C’est alors que Tchicamboud sortait de sa boîte pour inscrire 5 points synonymes de bol d’air pour la France (35-30).

Parker jordanesque

Malheureusement, le retour des vestiaires n’était pas du même acabit. Güler infligeait un 7-0 aux Bleus à lui tout seul et la Turquie prenait les devants (35-40). Comme si souvent depuis le début de ces qualifications, c’est Tony Parker qui sonnait la révolte à grands coups de pénétration à faire pâlir Allen Iverson himself. La France repassait devant (46-43) mais les Turcs résistaient. Discret jusque là, Stephen Brun plantait un trois points au meilleur moment pour donner quatre points d’avance à la fin du troisième quart-temps (56-52). Mais quand Parker se reposait, la machine tricolore se déréglait et les visiteurs recollaient (60-60). Chaud à longue distance, Tunçeri donnait trois points d’avance aux siens (60-63) puis l’écart gonflait (64-70), les Turcs profitant des largesses dans la raquette. A – 7 et deux minutes à peine à jouer, Parker plantait deux paniers à trois points incroyables et la France revenait à une longueur (73-74) dans une ambiance de folie.

Les Bleus à quai

Imperturbable, Solak (16 points, 6 rebonds) redonnait cinq points d’avance aux Turcs mais Parker gardait les Bleus dans le coup (75-78). De Colo plantait ses deux lancers-francs (77-78). Pas Ilyasova et les Français avaient alors leur qualification au bout de l’ultime possession. Malheureusement, Diawara se précipitait à trois points de manière un peu incompréhensible. Tunçeri (13 points, 5 rebonds), lui, repoussait la France à trois longueurs (77-80). Les ultimes tentatives tricolores étaient vaines et les Bleus s’inclinaient (78-80). Une défaite fatale qui leur coûte une place parmi les meilleurs deuxièmes de ces qualifications. Auteur d’un match incroyable (37 points, 7 rebonds, 5 passes) mais beaucoup trop seul durant cette campagne, Parker devra revenir l’année prochaine s’il veut faire gagner la France. Mais l’envie sera-t-elle toujours là ? Et si le cœur y est encore, il faudra à nouveau convaincre les Spurs de le laisser partir. Vous l’aurez tous compris : voir la France à l’Euro, ce n’est pas gagné.

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