Equipe de France – Tournoi de Strasbourg : Dans le sens de la marche

L’équipe de France a réussi son tournoi de Strasbourg. Elle a montré qu’elle n’avait rien perdu de sa verve défensive et qu’elle disposait d’une large palette d’individualités. Mais elle a perdu temporairement Tony Parker et la faiblesse de l’opposition oblige à relativiser fortement son bilan. 
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«Tony va déjà mieux», a déclaré dimanche Vincent Collet. Le sélectionneur ne s’inquiétait pas outre mesure de l’absence temporaire de Parker, très dynamique avant d’être touché à une jambe.

En un an, de l’eau a coulé sous les ponts, sauf que là, c’est carrément un océan qui s’est formé. En 2008, un court succès face aux Tchèques (64-62) avait mis fin à une série de cinq revers en début de préparation. En 2009, les Bleus ont remporté le tournoi de Strasbourg – qui constituait 75% de ses matches amicaux – en les battant largement (84-66), pour un écart moyen de 32,3 points. Un seul joueur, Yannick Bokolo, a disputé ces deux matches symboliques face aux Tchèques et un rookie, la sensation Nicolas Batum, est aujourd’hui le deuxième marqueur derrière un Flo Piétrus épatant (14 points à 80% en 22′). De plus, si Tony Parker n’était pas encore arrivé l’an dernier, il est déjà sur le flanc cette fois-ci et ne devrait pas rejouer avant le premier match des repêchage le cinq août à Cagliari. Un faux problème pour Bokolo, car «ça nous permet de nous renforcer sans le regarder jouer comme l’an dernier».

LES MARQUEURS : Pietrus 14 points/match (en 22′), Batum 13,7 (28′), Noah 12,3 (17′), Petro 11,3 (14′), Diarra 10 (18′, 1 match), De Colo 9,3 (22′), Parker 9 (12′, 1 m), Diaw 7,3 (28′), Turiaf 4 (14′, 2 m), Ajinca 4 (5′, 1 m), Gomis 3,5 (15′, 2 m), Bokolo 3 (18′), Traoré 3 (12′, 1 m), Koffi 2,7 (13′) – A NOTER : le très faible 40/77 (52%) des Bleus aux lancers francs

«On a eu pas mal d’efficacité mais c’était face à la République tchèque, relativise Boris Diaw. Leur repli défensif n’était pas des meilleurs non plus». Vincent Collet aurait volontiers échangé ses adversaires de 2009 contre ceux de 2008. Les Bleus avaient débuté l’an dernier contre la Pologne, Israël, qualifiés aujourd’hui pour l’Euro, l’Italie et la Finlande, qu’ils affronteront lors des repêchages de l’Euro. «On est confronté à l’impossibilité d’avoir des oppositions plus importantes, regrette-t-il. Le retour de la République tchèque en fin de match m’arrange paradoxalement parce que j’ai peur qu’on manque d’expérience des situations difficiles. Là, on s’est relancé avec un cinq très défensif (Bokolo, Batum, Diaw, Pietrus, Noah)». «Avec Flo (Pietrus), on essaye d’être agressifs et de leur faire peur, explique Batum. Mais c’est dangereux. Contre les Belges ou les Tchèques, ça passe, mais face aux italiens, on se fera punir direct». «Il faut qu’on soit agressif, mais pas forcément sur le porteur du ballon. Sinon c’est du suicide», résume le sélectionneur.

Ajinca jouera à Paris

Si on met les Français de côté, le joueur le plus scruté en Alsace était le Tchèque Jan Vesely (2,10 m, 19 ans), titulaire cette saison en Euroligue avec le Partizan Belgrade. Annoncé dans le Top 10 de la Draft 2011 par nbdadraft.net, il a tourné à 8 points à 48%, 3,7 rebonds et 2 passes en trois jours.

Malgré tout, l’équipe de France a globalement montré un visage séduisant en Alsace. Traditionnellement, elle mélangeait joueurs marquants et postes sous-alimentés. Cette fois, avec Batum (7/11 à trois points), De Colo (5/11), un peu rentré dans sa coquille au fil d’un tournoi où il a dû remplacer Parker à la mène, voire Diarra, elle a des arrières capables de tirer de cinq à sept mètres sans être des shooteurs exclusifs. Et au pivot, elle a de la taille et des capacités offensives, même si ce poste a été balloté par les pépins physiques. Encore discret, Ronny Turiaf a raté un match (courbatures), Alexis Ajinca et Ali Traoré deux. Et Ajinca, que tout le monde voyait partir après Strasbourg jouera sa place face à Traoré contre la Hongrie, jeudi à Paris, sachant que «le cinquième intérieur ne sera peut-être pas le meilleur mais un joker». Si elle pouvait sembler problématique, la présence de Joakim Noah a tiré vers le haut un Johan Petro métamorphosé (11,3 points à 63% en 14′).

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