par Julien Guérineau, à Rio – 19/08/2016
L’Equipe de France a tenu tête aux championnes olympiques américaines mais s’incline 86-67 en demi-finale des Jeux Olympiques. Elle rencontrera la Serbie samedi à 16h30 pour la médaille de bronze.
Comment arrêter un train lancé à pleine vitesse sur les rails du succès ? Réponse, on ne l’arrête pas, on s’écarte. Les Bleues ont, elles, opté pour l’option de la course parallèle, s’appliquant à suivre le rythme endiablé des Américaines le plus longtemps possible. Avec une enthousiasmante efficacité. Contrairement à beaucoup d’équipes du tournois, les Bleues ont les armes pour opposer une véritable résistance athlétique aux phénomènes US. Et ce constat s’est particulièrement vérifié en première mi-temps. Le différentiel au rebond des Etats-Unis est en moyenne de +18 depuis le début du tournoi. Lors des 20 premières minutes, les Françaises ont fait jeu égal dans ce domaine. Là où les digues cédaient à vitesse grand V du fait d’une deuxième ou d’une troisième chance laissées à une équipe déjà difficilement tenable, la ligne de défense tricolore a tenu bon.
Mieux même, un court instant menées de 10 longueurs (22-32) au cœur du deuxième quart-temps les joueuses de Valérie Garnier, qui exploitait pleinement la longueur de son banc, trouvaient en Marine Johannes le grain de folie leur offrant la possibilité de rester au contact. Jeudi soir, la jeune femme a sans doute acquis une notoriété immédiate au pays de l’Oncle Sam, notamment à la faveur d’un dribble croisé entre les jambes suivi d’un tir primé qui brisa les chevilles de Maya Moore, impuissante et perdue devant le culot de la Normande. Ses trois tirs primés et l’impact physique du duo Gruda-Yacoubou permettaient ainsi à l’Equipe de France de ne compter que quatre longueurs de retard en rentrant aux vestiaires (36-40).
Le résultat aurait même pu être encore plus surprenant sans quelques maladresses près du cercle mais la performance était de taille. Seul souci, les Américaines savent qu’à défaut d’obtenir leur traditionnel K.-O. d’entrée, elles peuvent avoir leurs adversaires à l’usure. Le Japon, héroïque pendant 20 minutes, a payé pour voir lors d’une terrible deuxième mi-temps des quarts de finale (-36). Les Bleues ont subi le même sort, privées de solution en attaque, acculées aux 24 secondes le plus souvent et dans l’incapacité de contenir les assauts d’une Team USA qui ne baisse jamais d’intensité. Bloquées à deux points, sur un unique exploit de Johannes, pendant près de cinq minutes elles ne pourront qu’assister impuissantes à la charge de la cavalerie légère américaine (44-65, 30e).
L’important aurait pu, dès lors, consister non pas à sauver les apparences mais plutôt à ne pas gaspiller trop d’énergie avant la rencontre pour la médaille de bronze. L’Equipe de France fit bien mieux, signant un 19-11 pour lancer le dernier quart-temps, poussant Geno Auriemma à prendre un temps-mort pour ramener ses joueuses à la raison. L’improbable come-back n’ira pas plus loin. Les Bleues joueront une place sur le podium samedi à 16h30 face à la Serbie, dans un remake de la dernière finale de l’EuroBasket.
FFBB