JO DE RIO – BASKET FÉMININ : LE TEMPS DES REGRETS

par Julien Guérineau, à Rio – 20/08/2016
Après avoir remonté une situation mal engagée, l’Equipe de France féminine a perdu le fil l’espace de cinq minutes fatales dans le troisième quart-temps de son match pour le bronze contre la Serbie (63-70).
24 heures après la qualification des masculins pour la finale le basket serbe rêvait de vivre les plus belles heures de son histoire. 28 ans après Seoul, l’objectif était de voir monter deux équipes sur un podium olympique. Mais il s’agissait à l’époque de la Yougoslavie unie qui brûlait ses derniers feux. Sur le terrain, Vlade Divac était de l’argent coréen. A Rio le désormais Président du Comité Olympique Serbe était en tribune et a assisté à une démonstration de ses protégées pendant tout le premier quart-temps. Prises à la gorge d’entrée les Bleues ont été totalement débordées par l’agressivité des Serbes, illustrée par la pression tout terrain de Milica Dabovic, en mission sur Olivia Epoupa. L’aîné des sœurs Dabovic s’avérait être l’élément clé des premières minutes. Outre sa défense, elle se fendait de 7 points, soit deux de plus que sur l’ensemble du tournoi olympique jusqu’à présent.

Plus dures, plus rapides, plus déterminées, les Serbes comptaient 11 points d’avance après sept minutes (7-18), l’Equipe de France n’existant que par un impact athlétique lui permettant d’écraser le rebond offensif. Des deuxièmes chances qui allaient redonner vie aux joueuses de Valérie Garnier qui haussait radicalement leur niveau d’intensité lors du deuxième quart-temps pour grignoter patiemment leur retard. La Serbie restait longtemps muette, n’existant plus que par les prises de risque individuelles d’Ana Dabovic, cette dernière inscrivant les 9 uniques points de son équipe sur la période. Une option unique à l’opposé de la variété des solutions françaises. Après le travail de sape d’Isabelle Yacoubou et Sandrine Gruda, la lumière venait de l’extérieur avec deux tirs primés d’Amel Bouderra et Marine Johannes (25-25).

Le match avait dès lors changé de visage et au retour des vestiaires, la Serbie semblait proche de la rupture lorsqu’Endy Miyem faisait mouche de loin (40-37). C’est le moment que choisissait Sonja Petrovic pour refaire surface. La meilleure marqueuse serbe était restée muette mais son réveil changeait la donne. Plusieurs balles perdues, souvent à peine franchie la moitié de terrain, lui offraient des possibilités de paniers faciles et marquaient le début de cinq minutes cauchemardesques, sanctionnées d’un terrible 2-18.

Sur un panier à trois-points de l’Américaine Danielle Page le plus large écart du match était atteint (45-60). L’Equipe de France se lançait alors dans une nouvelle tentative de come-back dans le sillage de Miyem. Mais cette fois la Serbie ne tremblait pas, poussant les possessions au bout des 24 secondes, provoquant des fautes par leur maîtrise du un contre un et trouvant en Tamara Radocaj (2,6 pts de moyenne) l’invitée surprise et décisive de la soirée.

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