Du rêve au cauchemar. En six jours, l’équipe de France a confirmé son ADN de formation capable de tout, des plus beaux exploits comme des pires échecs. Samedi, les Bleus entraient dans le Mondial de la plus belle des manières en se payant le scalp du champion du monde et d’Europe en titre, l’Espagne (72-66). Leur défaite de douze points pour leur dernier match de poule ce jeudi contre la Nouvelle-Zélande (82-70) fait échouer les hommes de Vincent Collet à la quatrième et dernière place qualificative du groupe D. Une position terrible puisqu’elle oblige à une confrontation face à un adversaire de taille dès les huitièmes de finale : la Turquie, pays hôte du tournoi et invaincu depuis le début de la compétition. Les enjeux du match étaient clairs. En cas de victoire, la deuxième place était acquise, avec pour adversaire la bête noire grecque au deuxième tour. Une défaite et il fallait alors sortir la calculette. Un revers de moins de 11 points garantissait la troisième position pour affronter la Russie. Tout écart plus élevé et c’était la quatrième place avec les conséquences que cela impliquait.
Rapidement menés (11-3, 5eme), victimes de l’insolente réussite des joueurs néo-zélandais derrière la ligne à trois points (14 sur 32 sur le match), les Bleus réagissent en s’appuyant sur leur agressivité offensive. Nando De Colo inscrit huit points lors des dix premières minutes. A la fin du premier quart-temps, les hommes de Vincent Collet passent devant (20-17). Une embellie avant un nouveau naufrage. A l’image de ce qu’il s’était produit la veille contre la Lituanie où six points seulement avaient été marqués au cours du deuxième acte, les Bleus ne scorent que cinq petites unités. Les Néo-Zélandais poursuivent eux leur festival derrière l’arc et creusent l’écart. A la pause, les « Tall Blacks », avec un Mika Vukona au four et au moulin (15 points, 6 rebonds, 5 passes), mènent de quatorze points (39-25). Presque irréel… Revenue des vestiaires avec de meilleures intentions, la France ne parvient néanmoins pas à combler son retard. Mickaël Gelabale (12 points) prend le relais de De Colo au scoring mais l’adresse longue distance des Océaniens permet de maintenir l’écart. Seul point positif dans la grisaille, Florent Pietrus (8 points et 8 rebonds), de retour après deux matchs manqués sur blessure, apporte son intensité et son envie dans une raquette qui en a bien besoin. A l’entame du dernier quart-temps, les coéquipiers de Boris Diaw sont toujours à la traîne (58-43).
L’ultime période est étouffante, les deux équipes se rendant coup pour coup. Les Bleus semblent assurer le minimum en revenant à sept points à 21 secondes de la fin (75-68). Mais ils étaient loin d’être au bout de leur peine. En retard sur la remise en jeu des Néo-Zélandais, Nicolas Batum fait une faute sur l’inévitable Kirk Penney, deuxième meilleur marqueur de la compétition et encore auteur d’un grand match (25 points), après que ce dernier ait déclenché son tir primé. Résultat, trois points avec un lancer franc bonus que Penney ne se prive pas d’inscrire (79-68). Yannick Bokolo (meilleur marqueur de son équipe avec 13 points) inscrit dans la foulée deux lancers francs avant que le clou du spectacle ne vienne s’enfoncer sur le crâne des Français. Un shoot derrière la ligne improbable de Thomas Abercrombie qui transperce le filet après avoir heurté la planche (82-70). « Nous avons perdu deux matchs ce soir, un contre la Nouvelle-Zélande et celui du point-average », a confié à la sortie du match Yannick Bokolo au micro de Canal +. En délicatesse tout le match aux shoots (21 sur 53), les Bleus auront pataugé pour n’obtenir finalement que ce qu’ils méritaient : la quatrième place. « Nous nous sommes mis dans de beaux draps, reconnait le Gravelinois. Car jouer la Turquie chez elle, c’est ce qu’il y avait de plus dur. Mais, cela reste un match de basket et, comme nous l’avons vu ce soir, tout peut se passer. » Si imprévisibles, les Bleus tenteront une nouvelle fois de nous surprendre dimanche. Et cette fois, ce ne pourra être qu’une bonne surprise.
1ER TOUR
Groupe D (à Izmir)
1- Lituanie : 10 points
2- Espagne : 8 points
3- Nouvelle-Zélande : 8 points
4- France : 8 points
5- Liban : 6 points
6- Canada : 5 points
Samedi 28 août 2010
Nouvelle-Zélande – Lituanie : 79-92
Canada – Liban : 71-81
France – Espagne : 72-66
Dimanche 29 août 2010
Lituanie – Canada : 70-68
Liban – France : 59-86
Espagne – Nouvelle-Zélande : 101-84
Mardi 31 août 2010
Nouvelle-Zélande – Liban : 108-76
France – Canada : 68-63
Espagne – Lituanie : 73-76
Mercredi 1er septembre 2010
Canada – Nouvelle-Zélande : 61-71
Liban – Espagne : 57-91
Lituanie – France : 69-55
Jeudi 2 septembre 2010
Espagne – Canada : 89-67
Liban – Lituanie : 66-84
Nouvelle-Zélande – France : 82-70
HUITIEMES DE FINALE (à Istanbul)
Samedi 4 septembre 2010
Serbie – Croatie
Espagne – Grèce
Dimanche 5 septembre 2010
Turquie – France
Slovénie – Australie
Lundi 6 septembre 2010
Etats-Unis – Angola
Russie – Nouvelle-Zélande
Mardi 7 septembre 2010
Lituanie – Chine
Argentine – Brésil