JO DE RIO – BASKET MASCULIN : PARKER SUR LE FIL

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par Julien GuĂ©rineau, Ă  Rio – 10/08/2016
L’Equipe de France a battu la Serbie 76-75 sur un dernier tir de Tony Parker, retournant une situation mal engagĂ©e Ă  trois minutes de la fin.
La troisiĂšme journĂ©e de compĂ©tition du tournoi masculin a Ă©tĂ© prĂ©cĂ©dĂ©e d’un Ă©tonnant dĂ©bat sur l’éventuel bĂ©nĂ©fice d’une dĂ©faite contre la Serbie. Les Etats-Unis suscitent une telle crainte qu’éviter de croiser leur route le plus longtemps possible est la prioritĂ© de toutes les Ă©quipes aux Jeux Olympiques. D’oĂč l’intĂ©rĂȘt de figurer dans leur poule d’un cĂŽtĂ© et d’éviter la quatriĂšme place de l’autre, synonyme de croisement en quarts de finale. Mais les plus confiants pousseront la rĂ©flexion jusqu’à la demi-finale. Pour demeurer dans la partie de tableau opposĂ©e de celle des AmĂ©ricains, l’Equipe de France aurait donc intĂ©rĂȘt Ă  terminer 4e de sa poule plutĂŽt que 3e. Un calcul dĂ©jĂ  fait par d’autres dans le passĂ© (l’Espagne Ă  Londres notamment) mais particuliĂšrement dangereux aussi tĂŽt dans la compĂ©tition. Les Bleus n’ont en effet aucune visibilitĂ© sur le classement de la poule B et n’ont, surtout, pas affichĂ© un niveau de basket leur permettant de jouer Ă  qui perd gagne. Battus Ă  trois reprises Ă  Cordoba puis en ouverture contre l’Australie, leur performance contre la faible Chine Ă©tait loin d’ĂȘtre suffisante pour ĂȘtre fixĂ© sur le potentiel du groupe.

La Serbie Ă©tait donc le test idĂ©al pour dĂ©terminer si ces Bleus 2016 ont les moyens de leurs ambitions. Et les premiĂšres minutes allaient ĂȘtre de nature Ă  rassurer tout supporter inquiet. Offensivement, les troupes de Vincent Collet ont livrĂ© un rĂ©cital dans le sillage d’un monumental Boris Diaw. RestĂ© sur le terrain l’intĂ©gralitĂ© du premier quart-temps, le futur intĂ©rieur d’Utah a rĂ©gnĂ© sur le dĂ©but de match, jouant pleinement son rĂŽle de deuxiĂšme meneur en dĂ©livrant 6 passes dĂ©cisives. Principaux bĂ©nĂ©ficiaires des offrandes, Nicolas Batum qui confirme ainsi sa montĂ©e en puissance et Joffrey Lauvergne, toujours aussi motivĂ© dĂšs qu’il croise la route des Serbes. Les Français enchaĂźneront 8 tirs rĂ©ussis consĂ©cutivement avant leur premier Ă©chec, poussant Sasha Djordjevic Ă  rapidement modifier un cinq majeur assez expĂ©rimental duquel Ă©tait absent ses deux meilleurs marqueurs (20-4, 5e).

L’entrĂ©e de Miroslav Raduljica et de Bogdan Bogdanovic suffisait Ă  Ă©quilibrer les dĂ©bats d’autant que la France a encore trop tendance Ă  abandonner de prĂ©cieuses munitions, ouvrant le flanc Ă  des punitions immĂ©diates dans le jeu de transition. Un 14-26 serbe faisait disparaĂźtre la perspective d’une promenade de santĂ©, laissant les esprits mal placĂ©s et les amoureux des thĂ©ories du complot bien en peine. Il fallait toute la vista de Nando De Colo pour garder la main sur le match (40-36 Ă  la pause).

Demi-finalistes du Mondial puis de l’EuroBasket, adversaires Ă  trois reprises en prĂ©paration, la France et la Serbie se connaissent par cƓur et livrent en gĂ©nĂ©ral des matches incertains. Les Jeux ne dĂ©rogeront pas Ă  la rĂšgle. Alors que les Bleus s’étaient offerts un lĂ©ger matelas (51-43), Milos Teodosic sortait de son inhabituelle torpeur, profitant de quelques coupables oublis dĂ©fensifs pour lancer un 6-17 en l’espace de cinq minutes (57-60). Les tricolores d’Euroleague, De Colo et Heurtel rĂ©pondent au dĂ©fi avant que Raduljica ne reprennent son entreprise de dĂ©molition prĂšs du cercle. La Serbie a repris l’ascendant et la belle adresse française a disparu. Pendant plus de quatre minutes, seul Boris Diaw trouve le chemin du cercle. Mais Nando De Colo veille et sur l’avant derniĂšre possession du match, Tony Parker rentre un tir improbable Ă  la limite du buzzer. La France s’impose 76-75 et s’est dĂ©gagĂ©e la route des quarts de finale.

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